J’ai été invité à l’Université de Harvard pour discuter des célèbres fragments Shapira.
Un demi-siècle avant la découverte des manuscrits de la mer Morte, un antiquaire de Jérusalem nommé Moïse Shapira prétend que des bédouins lui ont apporté les fragments de rouleaux de la Bible trouvés dans une grotte près de la mer Morte. Ces rouleaux sont censés préserver une variante du livre du Deutéronome et dater du IXe siècle avant Jésus-Christ, soit deux millénaires avant le plus ancien exemplaire hébreu connu à l’époque ! Le British Museum est sur le point de l’acquérir pour la modique somme d’un million de livres Sterling lorsque Charles Clermont-Ganneau, un épigraphiste français, le dénonce comme vulgaire contrefaçon.
Shapira clame son innocence et finit par se suicider. Ce rouleau était-il vraiment un faux ? Quoique les fragments aient aujourd’hui disparu, les facsimiles et notes d’époque peuvent être analysés en vue d’évaluer l’authenticité de ce manuscrit. J’ai abordé la question des contrefaçons de Shapira et des manuscrits de la mer Morte à plusieurs reprises récemment (here, here, here, here, here, here, here and here) et serai heureux de partager le fruit de mes recherches à l’occasion de cette rencontre.