Le baptême était une coutume très répandue dans le judaïsme à l'époque de Jésus. Les fouilles archéologiques ont mis au jour de nombreux baptistères (miqvè en hébreu), et cette pratique est bien documentée par la littérature juive contemporaine (notamment les manuscrits de la mer Morte).

Ce rituel de purification ne concernait que les adultes (y compris ceux qu'on appelle aujourd'hui adolescents) ; les premières mentions de baptêmes d'enfants dans le christianisme ne sont pas antérieures à la fin du IIᵉ siècle voire au IIIᵉ siècle après Jésus-Christ. Il faut donc veiller à lire les textes bibliques dans leur contexte historique — celui du judaïsme au Iᵉʳ siècle de notre ère — et non de façon anachronique.

En l'occurrence, la “maison” dont il est fait mention en Actes 16,15 ne désigne pas spécifiquement les enfants ; le terme a un sens très vaste, évoquant aussi bien le bâtiment que ceux qui l'occupent ou même une dynastie royale si le contexte s'y prête. Dans le cas présent, Lydie était marchande de pourpre ; il faut donc l'imaginer comme étant à la tête d'une société spécialisée dans l'industrie du luxe. Elle devait donc avoir une grande maison, avec de nombreux serviteurs. Tous ont été baptisés, suivant ainsi l'exemple de leur Maîtresse, ce qui n'est pas si surprenant que cela : en effet, la religion n'était pas perçue à l'époque comme une affaire individuelle, mais collective.

C'est d'ailleurs cette approche collective qui conduira, au fur et à mesure que le christianisme s'émancipera du judaïsme, au baptême d'enfant. Avec, pour justification théologique, le salut de l'enfant au cas où il décéderait en bas âge.