Cher Monsieur Langlois
Je découvre depuis peu vos travaux et l’apport de vos recherches dans
la compréhension des trois textes fondateurs; vos mises en
perspectives m’interpellent par leur rigueur et l’éclairage qu’elles
apportent.
Bien que « débutante », je me permets toutefois de vous adresser ce
questionnement: l’utilisation des trois textes sacrés est de rigueur
encore aujourd’hui pour légitimer des prises de position qui se
traduisent par le jugement et la condamnation. Je pense ici notamment
à l’homophobie qui, dans les trois monothéismes, se nourrit et se
justifie en faisant appel à « ce qui est écrit ».
J’ignore dans quelle mesure et sous quelle forme vous avez déjà
traité ce sujet (si tel est le cas, auriez-vous l’amabilité de
m’indiquer où trouver votre travail), mais est-ce qu’un angle de
recherche tel que celui-ci pourrait faire partie de vos objectifs?
Mon propos n’est bien sûr pas ici de vous demander de « démêler le
vrai du faux », mais plutôt de partager un questionnement sur la
responsabilité des sciences et des savoirs actuels face à des
situations dont l’impact, aussi bien individuel que social et
politique, se traduit par de la souffrance, de l’exclusion et de la
violence quotidiennes.
Je suis consciente que cette thématique est aussi délicate que
complexe, mais en tant que chercheur, en tant que scientifique, quels
seraient les angles pertinents pour aborder les écrits qui traitent
de la vie affective et sexuelle en apportant un éclairage nouveau sur
l’homosexualité?En vous remerciant infiniment, je vous adresse, Monsieur Langlois, mes
cordiales salutations.