En hébreu, l'expression "fils de…" indique l'appartenance à un groupe.

Ainsi, lorsque l'on dit de Joseph qu'il est "fils de 30 ans" (Genèse 41,46), cela signifie qu'il appartient au groupe de ceux qui ont 30 ans.

De même, lorsque l'on mentionne 50 hommes d'entre les "fils des prophètes" (2 Rois 2,7), cela signifie que ces 50 hommes appartiennent au groupe des prophètes.

Si donc quelqu'un est qualifié de "fils d'humain" (comme en Genèse 11,5), cela signifie qu'il appartient au groupe des humains. Autrement dit, on insiste sur le fait que c'est un être humain. Par opposition, si quelqu'un est présenté comme "fils de dieux" (comme en Psaume 29,1), cela signifie qu'il appartient au groupe des êtres divins.

On trouve d'ailleurs les deux en Genèse 6,2, où il est question de "fils de dieux" (c'est-à-dire des êtres divins) qui s'unissent à des "filles d'humain" (c'est-à-dire des êtres humaines). Cette union donne naissance à des géants, qui sont des êtres mi-divins, mi-humains. 

Dans le Nouveau Testament, Jésus est parfois présenté comme "fils d'humain" et parfois comme "fils de dieu". Dans le premier cas, on insiste sur son humanité ; dans le second, on insiste au contraire sur sa divinité. De fait, l'humanité et la divinité de Jésus ont été l'objet de grands débats durant les premiers siècles de l'ère chrétienne ; les grands conciles ont fini par conclure qu'il était à la fois humain et divin, vrai homme et vrai dieu. D'autres croyants ont préféré le voir comme seulement humain ou seulement divin. C'est encore le cas aujourd'hui !