Selon la Bible, le temple du roi Salomon présentait deux grandes colonnes de part et d'autre du vestibule : celle de droite s'appelait Yakhîn, et celle de gauche, Boaz (1 Rois 7, 21).
Le fait de donner des noms à ces colonnes n'est pas anodin ; elles deviennent ainsi plus que  des éléments architecturaux : elles sont personnifiées.
Ces prénoms ne sont pas nouveaux, on les trouve ailleurs dans la Bible. Yakhîn est par exemple le prénom donné à l'un des fils de Siméon (Genèse 46, 10) ; c'est également le prénom d'un prêtre à l'époque du Second temple (Néhémie 11, 10). De même, Boaz est le prénom de l'époux de Ruth dans le livre éponyme (Ruth 2, 1).
Pour en venir à l'étymologie du prénom Yakhîn : il s'agit, comme souvent, d'une forme verbale. La racine verbale kûn signifie « être établi, assuré, prêt, fondé ». On la trouve par exemple en Genèse 41, 32, où un rêve prémonitoire est dit « établi, fondé, assuré ». On la trouve également en Exode 15, 17, où l'on peut lire que les mains du Seigneur ont « établi, fondé » le sanctuaire.
Le prénom Yakhîn signifie littéralement « Il fonde ». Les prénoms qui consistent en un verbe conjugué renvoient généralement à la divinité que l'on remercie d'avoir donné un enfant. Le nom de la divinité est parfois explicite ; « Ismaël » signifie par exemple « Él entend ». Mais on trouve fréquemment des prénoms sans nom divin, ce sont des formes plus courtes, des diminutifs ou des hypocoristiques. C'est le cas ici avec Yakhîn. Siméon appelle son fils Yakhîn parce qu'il remercie son dieu de lui avoir permis de « fonder » un foyer.
Dans le cas de la colonne du temple de Salomon, il y a un jeu de mots : certes, la colonne sert à soutenir le temple, mais en lui donnant ce prénom on tient à rappeler que c'est Dieu qui est le vrai fondateur du temple. On retrouve le sens évoqué plus haut en Exode 15, 17 : ce sont les mains divines qui fondent le sanctuaire. Il en va de même pour le temple de Salomon : même si l'on peut admirer l'architecture de cette bâtisse, le talent des artisans, la splendeur du roi Salomon, n'oublions pas que le maçon n'est qu'un instrument entre les mains divines.

On Thu, Nov 30, 2023 at 10:33 PM 
Bonsoir Michael. 
J'espère que vous allez le mieux possible. La vie professionnelle n'est pas un long fleuve tranquille et 40 ans de chefferie de service à l'hôpital m'ont appris l'humilité…
Je me rappelle avec émotion des premiers cours d'hébreu que j'ai suivis il y a une douzaine d'années grâce vos leçons enregistrées sur votre site. 
Cette fois, c'est en tant que franc-maçon que je m'adresse à vous:  nous utilisons en effet le mythe du Temple de Salomon, en nous référant à ROIS I/7/21 

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 « YAKHIN », francisé dans nos rituels en « JAKIN » .J'ai extrait du dictionnaire SANDER et TRENEL (page 240 complète en PJ) ceci:
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…et traduis donc יָכִן par un substantif (d'origine verbale), alors que la plupart des auteurs évoquent un inaccompli/jussif du verbe כון et le traduisent par « il établira ». D »après le Strong, le verbe est attesté six fois dans la Bible sous le forme יָכִן mais dans un sens très différent.

Je serai donc très intéressé par votre avis et vous en remercie à l'avance.

Je vous prie d'accepter mes meilleurs sentiments et souvenirs amicaux.

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