Comme vous le signalez, le premier verset de l'Évangile selon Jean est souvent traduit “[…] et la Parole était Dieu”. En grec ancien, il n’y a pas de système de majuscule ou d'article indéfini comme en français. C'est donc la syntaxe et le contexte qui aident à trancher entre plusieurs traductions. Dans le cas présent, je pense qu’il vaut mieux traduire “la Parole était dieu”, sans majuscule à “dieu” et sans article indéfini.
En effet, la majuscule à “Dieu” serait plus naturelle si on avait ho theos en grec ; et l'article indéfini “un” serait plus naturel si on avait theos après ho logos et non avant. Mais ces questions de syntaxe sont compliquées par le fait que le grec du Nouveau Testament est influencé par l'hébreu et par l'araméen, si bien qu'il faut toujours être prudent.
Voilà qui ne facilite pas la tâche des théologiens, qui se basent notamment sur ce verset pour discuter de la divinité de Jésus : est-il un être divin ? Si oui, est-il du même rang que Dieu le Père ? Est-ce alors du polythéisme ? Sinon, s'agit-il quand même d'une personne à part entière ? etc. Ces questions sont débattues depuis les débuts du christianisme, et ont parfois conduit à des massacres et à des guerres, y compris avec l'islam.
Apprenons-donc à rester humbles devant le texte biblique, car celui-ci échappe plus souvent qu'on ne le pense aux interprétations qu'on en fait ! 😉
On Thu, Jan 7, 2021 at 7:23 PM
Bonjour,
Je me questionne sur les dernier mots en Jn. 1:1 traduit
généralement par: « et la Parole était Dieu ». Nous savons que les
témoins de Jéhovah ont ajouter le mot « un » qui fait: « et la Parole
était un dieu.
Pouvez-vous m'aider a comprendre le problème de la traduction ? Quel
serait la bonne traduction et pourquoi ?
Merci beaucoup.
Bonjour,
En considérant l’ensemble du NT, on peut relier un certain nombre de textes où la divinité de Christ est affirmé. Précisons aussi que son humanité est aussi affirmé. Il y a un lien éternel entre le Père et le Fils (qui est Jésus-Christ). De même avec le Saint-Esprit. Bref, c’est cet ensemble, comme une multitude de fils, qui forme un tapisserie intéressante à considérer. On peut y discerner une certaine « forme de Dieu » telle qu’Il veut bien nous le révéler dans ces textes. Mais humblement, nous n’avons pas encore fait le tour.
et si Christ n’était qu’un dieu alors ce texte d’Esaïe (Es 41 : 21 à 29) ne serait pas très flatteur pour lui, même s’il n’est pas dieu des autres peuples (Es 41 : 21).
En tout cas, il est le seul qui peut nous faire connaître le Père, Dieu (même les autres dieux n’ont pas se privilège, car ils ne le peuvent pas). « …Celui qui m’a vu, a vu le Père… » (Jean 14 : 8 à 11)…