Les premiers textes en langue sémitique remontent au IIIe millénaire avant notre ère. Ils sont écrits dans une langue que l'on appelle l'akkadien, et qui était parlée en Mésopotamie antique (au niveau de l'Irak actuel).
Cette écriture n'est pas alphabétique mais cunéiforme ; dans l'état actuel de nos connaissances, l'alphabet apparaît au IIe millénaire avant notre ère, et il semble avoir été inventé par des Sémites qui travaillaient en Égypte. Il écrit des langues sémitiques plus proches de l'hébreu ou de l'araméen que de l'akkadien.
Il est parfois difficile de classer précisément les langues sémitiques notées par ces textes alphabétiques du IIe millénaire avant notre ère car ils sont souvent courts et n'ont pas toujours des éléments linguistiques suffisamment distinctifs qui correspondent aux langues sémitiques classiques telles que l'hébreu, l'araméen ou l'arabe. La langue ougaritique fait figure d'exception car elle est attestée par un nombre important de textes aux alentours du XIIIe siècle avant notre ère.
En Arabie, on trouve quelques textes à la fin du IIe millénaire, mais la langue ne correspond pas à l'arabe classique. Il s'agit d'une autre branche des langues sémitiques, qu'on appelle le sudarabique. L'ancêtre de l'arabe classique est attesté un peu plus tard, au Ier millénaire avant notre ère. Bien sûr, on parle ici d'attestations écrites, et il ne faudrait pas croire que les langues elles-mêmes n'étaient pas parlées avant.
Pour ce qui est de l'hébreu et de l'araméen, ces langues sont très bien documentées dès la première moitié du Ier millénaire avant notre ère, où l'on commence à distinguer des évolutions de l'alphabet et des dialectes en fonction des régions et des époques. On trouve aussi une abondante documentation en phénicien (puis en punique), et des textes moins nombreux dans d'autres dialectes tels que le philistien, le moabite, l'ammonite etc.
Certains de ces dialectes disparaissent tandis que d'autres font leur apparition vers la fin du Ier millénaire avant notre ère, à l'instar du nabatéen, qui est un dialecte araméen dont l'écriture est l'ancêtre de l'alphabet arabe classique. À cette époque, les inscriptions arabes emploient encore d'autres écritures et correspondent à d'autres dialectes, notamment le thamoudéen ou le safaïtique. Certains dialectes sudarabiques sont également bien attestés, à l'instar du sabéen.
Il faudra attendre plusieurs siècles après Jésus-Christ pour voir apparaître l'écriture qui sera utilisée pour écrire le Coran. L'arabe dit classique, celui du Coran, est lui aussi le fruit d'une longue évolution linguistique, et surtout d'une codification qui lui permet d'être fixé indépendamment des nombreux dialectes arabes qui existaient à l'époque ou qui sont apparus depuis.
D'autres langues sémitiques ont également connu des évolutions et sont restées vivantes, notamment l'araméen, l'hébreu ou l'éthiopien, là encore sous forme de nombreux dialectes qui diffèrent des langues classiques.
Les langues sémitiques sont ainsi une famille à l'histoire complexe et passionnante, dont les textes recouvrent une période de cinq millénaires et ont vu naître l'alphabet et les grands textes sacrés que sont la Bible et le Coran.
On Wed, May 10, 2023 at 1:07 PM
Bonjour Mr,
Pourriez vous s’il vous plaît nous expliquer la chronologie de l’apparition. Dès écritures sémitiques?
Merci
Bonjour Mr Langlois
Pouvez vous s’il vous plaît me donner votre avis sur le mot « NEPILIMS » merci